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De plus en plus d’établissements se retrouvent contraints à embaucher des faisant-fonction, faute de pouvoir attirer des diplômés. Ces travailleurs substitutifs, malgré tout leur engagement, manquent cruellement de base sur l’accompagnement qu’ils doivent offrir. Un de ces faisant fonction reconnaissait récemment devant un membre de notre collectif son incapacité, dans un foyer maternel, de pouvoir juger de la relation mère-enfant et de pouvoir travailler à son amélioration par le biais de conseil judicieux, faute de connaissance et de réflexion sur les éléments constitutifs de l’accompagnement socio-éducatif.
Dans le blog qu’il possède sur le site Mediapart, Jean Louis Laville, le titulaire au Centre National des Arts et Métiers (CNAM, qui forme un certains nombres de cadres du secteur de l’Action Sociale) de la chaire sur l’Economie Sociale et Solidaire, rappelait récemment que les éducateurs spécialisés sont payés en début de carrière 1,1 fois le SMIC (éventuellement 1,2 fois s’ils bénéficient de la prime, dite du Ségur). Il y a 20 ans le ratio était de 1,6. Cette proximité avec le salaire minimum, pour un diplôme côté à bac +3 et un métier si exigeant dans la relation humaine, le rend difficilement attractif.
Les personnes vulnérables, pour ne pas être considérées comme des citoyens de 2e catégorie, doivent pouvoir bénéficier d’un encadrement de qualité et celui-ci ne peut être constitué de personnes compétentes, que s’il y a une reconnaissance financière de leurs capacités. Mais les personnes vulnérables et le Travail Social constituent-ils encore une priorité actuellement ?