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Victor Castanet avait alerté l’opinion publique en faisant paraître il y a 2 ans « Les Fossoyeurs », un livre d’enquête concernant la maltraitance envers les résidents, résultant de la prédation financière exercée par le lucratif privé dans le monde des EHPAD. Il vient tout récemment de faire publier chez Flammarion sa nouvelle enquête, qu’il a intitulée « Les Ogres » sur le monde de la petite enfance et des crèches.

Dans les 2 cas, Victor Castanet a pu cibler le comportement prédateur de groupes privés, qui vont parvenir à accumuler des revenus colossaux à travers 2 mécanismes : celui d’une triche généralisée, quand il s’agit de soutirer de l’argent à la Puissance Publique ; et celui d’une réduction drastique du service offert aux bénéficiaires : sous-encadrement systématique et rationnement alimentaire notamment.

La question n’est pas seulement celle de la présence du privé lucratif dans le secteur de la Solidarité instituée, mais aussi celle du contrôle public. Comment se fait-il qu’un journaliste indépendant et solitaire peut réussir en 2 ans à démontrer un mécanisme de détournement d’ampleur, dont les différentes inspections, pourtant dotées en personnel et en moyens, n’auront pas réussi à en trouver la trace systémique ?

L‘une des techniques de maximalisation financière repérée par Victor Castanet a consisté à ce que les propriétaires des grands groupes gestionnaires voyous acquiert, à titre personnel et à travers des SCI, les bâtiments qu’ils vont louer ensuite aux établissements du secteur qu’ils gèrent. Victor Castanet démontre, par exemple, que le couple à la tête de People&Baby a réussi ainsi à acquérir en 10 ans un patrimoine immobilier d’une valeur comprise entre 100 et 150 millions d’€ . La maltraitance réalisée sur les enfants sous-encadré et sous-alimenté aura donc servi à l’accumulation immobilière de 2 prédateurs.

Est-ce que d’autres grands groupes transversaux dans différents secteurs d’activité du champ de la Solidarité, comme le groupe SOS pour ne pas le nommer, ayant réussi un développement véritablement exponentiel sous la macronie, n’ont-ils pas fait reposer leur réussite sur ce type de mécanisme ?

Et seconde grande question : pourquoi les services de contrôle et les différentes inspections semblent si limitées dans leur investigation ? Qu’est-ce qui ou qui les freine ?

De notre côté, au Collectif pour une Ethique en Travail Social, nous avons démarré depuis le printemps de cette année une réflexion sur l’ombudsman, ce médiateur à la mode scandinave, qui permet aux particuliers d’interpeller les institutions apparemment de manière plus simplifiée et efficace que les inspections du modèle français. Nous réfléchissons donc à la transposition dans le droit français de l’existence de ces nouveaux médiateurs. Sur notre site, nous allons ouvrir bientôt une rubrique, qui tiendra nos lecteurs au courant des avancées de notre réflexion et des possibilités d’instauration d’un ombudsman à la française.